Quand Disney parle de schémas psychologiques et de thérapie familiale sans le savoir…
Vous pensiez regarder un simple film d’animation ? Et pourtant… Encanto, le film magique de Disney, met en lumière des dynamiques familiales complexes et très humaines, ainsi que de nombreux schémas psychologiques propres à tout un chacun. Derrière les chansons et les couleurs se cachent des blessures profondes, que la thérapie des schémas connaît bien.
En tant que psychologue clinicienne, je vous propose une lecture différente de ce film, à travers le prisme des schémas psychologiques précoces : ces blessures invisibles que nous portons souvent depuis l’enfance… et qui influencent encore notre vie d’adulte.

Les schémas émotionnels dans Encanto : analyse des personnages
🌱 Mirabel – »Je fais tout pour être aimée, mais je ne suis jamais assez. »
Mirabel, c’est celle qui n’a pas reçu de don magique. Dans une famille où chacun est “spécial”, elle se sent de trop, invisible. Elle chante « J’attends le miracle« , espérant enfin être reconnue.
➡️ Schémas psychologiques illustrés et blessure famiale :
- Carence affective : ce sentiment d’être invisible, de ne pas être aimé pour qui l’on est. Elle doute de sa valeur sans reconnaissance. ➤ Elle veut prouver sa valeur, être regardée, mais n’a jamais l’impression d’être assez.
- Exclusion sociale : elle se sent à part, différente, presque honteuse de ne pas « répondre aux attentes ».
Et pourtant, c’est elle qui tiendra la famille debout. Comme quoi, on peut se sentir “pas assez”… et être essentielle.
➤ 💬 À retenir : On peut être au centre de l’histoire, même si on ne rentre dans aucune case.
💪 Luisa –« Si je ne suis pas forte, à quoi je sers ? »
Luisa, la grande sœur costaude, porte les ânes et les maisons. Mais sous ses muscles se cache une pression énorme. Dans « Sous les apparences« , elle craque un peu : “Je dois être forte, toujours, sinon tout s’écroule.”
Elle illustre parfaitement le schéma d’exigences élevées : devoir toujours prouver sa valeur, ne jamais montrer de faiblesse. Ajoutez à ça une touche de sacrifice de soi (elle pense d’abord aux autres, jamais à elle), et vous avez une Luisa épuisée, en quête d’air.
Sous ses muscles, Luisa cache une fatigue immense. Elle doit « tenir bon », pour tout le monde.
➡️ Schémas psychologiques illustrés :
Elle incarne le sacrifice de soi et le perfectionnisme (ou normes inflexibles).
➤ Elle pense que sa valeur = sa capacité à tenir bon pour tout le monde.
➤ 💬 Une force émotionnelle ne veut pas dire ne jamais craquer.
🌸Isabela – »Je fais ce qu’on attend de moi, mais ce n’est pas moi. »
Isabela, la “fille parfaite”, fait pousser des fleurs partout… mais à quel prix ? Voilà qu’elle découvre un jour qu’elle peut créer autre chose : des plantes folles, des couleurs inattendues ! Dans « Que sais-je faire d’autre ?« , elle s’émerveille d’exister autrement que dans la perfection.
➡️ Schémas psychologiques illustrés :
Elle est coincée dans le schéma de perfectionnisme : faire ce qu’il faut pour plaire, pour correspondre à l’image attendue. Et derrière, il y a souvent un manque de liberté d’expression et de spontanéité, un besoin étouffé d’être soi. En répondant trop aux attentes des autres, elle correspond au schéma d’assujettissement.
🌧️ Pepa – « Dès que je ressens, il pleut.”
Pepa contrôle le climat… avec ses émotions. Alors quand elle stresse, il pleut. Le jour de son mariage, Bruno fait une prédiction, elle panique, et paf : tempête ! Depuis, elle essaie de ne rien ressentir trop fort. Bonne chance…
➡️ Schémas psychologiques illustrés :
C’est le schéma d’inhibition émotionnelle : on apprend à cacher ce qu’on ressent parce que nos émotions “font trop de bruit”, “prennent trop de place”. Résultat : orage intérieur, et climat instable. Ses émotions sont ainsi perçues comme un danger.
➤ Elle illustre l’inhibition émotionnelle : on apprend à étouffer ce qu’on ressent.
➤ Mais ce qui ne s’exprime pas… finit par éclater.
➤ 💬 Il n’y a pas d’émotion “trop” ou “pas assez” : elles méritent toutes d’exister.
👵 Abuela – « Il faut être utile, sinon on n’a pas de place. »
La grand-mère, Abuela, veille sur la magie et sur la famille. Mais avec le temps, elle est devenue rigide : elle exige beaucoup, surtout qu’on soit « à la hauteur ». Elle ne laisse pas de place à la faiblesse.
➡️ Schémas psychologiques illustrés :
Elle incarne le schéma de normes inflexibles : quand il faut toujours être exemplaire, même au prix du bonheur ou de la vérité. Elle croit bien faire, mais elle entretient un système où chacun se suradapte.
Abuela veut maintenir la magie à tout prix. Pour cela, tout doit être parfait.
- On pourrait dire qu’elle est à l’origine de tous les schémas des autres personnages, mais comment lui en vouloir lorsqu’on sait qu’elle a tout perdu, sa maison, l’amour de sa vie, ainsi que son insouciance… Elle attend avec une anxiété grandissante de savoir ce qui va pouvoir arriver à sa famille à laquelle elle tient plus que tout…
💡 Ce que la thérapie des schémas nous enseigne
Le film nous montre que ces rôles familiaux — être fort, être parfait, être utile — sont souvent des adaptations à un environnement émotionnel exigeant.
En thérapie des schémas (développée par Jeffrey Young), on travaille à repérer ces mécanismes… pour les transformer.
🎯 Objectif : retrouver de la liberté intérieure, de l’estime de soi, et des liens plus sains avec les autres.
📌À retenir (et à partager !)
- ✅ Les schémas précoces sont des blessures émotionnelles développées dans l’enfance.
- ✅ Ainsi, Encanto de Disney, illustre de façon accessible ces dynamiques psychologiques.
- ✅ Ces schémas peuvent être changés grâce à un accompagnement thérapeutique adapté.
📩 Besoin d’en parler ? Parlons-en.
Vous vous êtes reconnu(e) dans Luisa, Mirabel ou Bruno ?
Vous avez l’impression de porter un rôle dans votre famille qui ne vous ressemble pas ?
🧠 La thérapie des schémas peut vous aider à comprendre ce que vous vivez et à retrouver plus d’équilibre.
